Robert Walser (1878-1956), « clandestin des lettres »*
Avez-vous déjà entendu parler des microgrammes de Robert Walser ?
Cet écrivain et poète suisse de langue allemande qui, en 1929, vivait retiré dans la clinique psychiatrique de la Walsau (Berne), en griffonnant ses textes ou micro-récits sur des minuscules bouts de papier, quasi illisibles à l’œil nu, et qu’il fallut, après sa mort, encore déchiffrer à la loupe ? Avant que celui-ci cesse définitivement d’écrire, en 1933, après avoir rejoint la clinique d’Herisau, dans les Alpes suisses.
Devenu adepte d’une vie monacale, anonyme au milieu des autres résidents, Robert Walser s’accordait encore de longues promenades dans les alpages et la forêt environnantes où, on le retrouvera, un jour d’hiver, écroulé dans le silence blanc de la neige.
Il y a 20 ans de ça, dans sa formidable émission culte, Portraits d’écrivains, Bernard Rapp proposait un portrait poignant de la vie de ce « Grantécrivain » auquel la revue Le Matricule des Anges n°138 consacre aujourd’hui un dossier particulièrement intéressant.
Dans un court texte du même dossier, Michèle Lesbre traduit finement la trajectoire de Robert Walser et la résonnance de son œuvre par une citation :
Dans La Promenade, Robert Walser écrit : « La terre devenait un rêve, moi-même j’étais devenu quelque chose d’intérieur et je me déplaçais à l’intérieur de quelque chose. »
Les manuscrits de Robert Walser sont aujourd'hui sauvegardés au sein des Archives littéraires suisses, à la Bibliothèque nationale de Berne. Le Centre Robert Walser est ouvert aux chercheurs et au public.
* titre emprunté à W.G. Sebald, cité par Emmanuel Laugier dans son article-interview « Au temps présent » avec Peter Utz, professeur à l’Université de Lausanne et spécialiste de Robert Walser.