Aphorismes 1#
à Frédérick Houdaer et Sylvie Margossian
Les poètes du ressassement me rappellent l’Alzheimer de ma tante.
***
Ne jamais céder aux belles sirènes de la jeunesse.
***
S'allonger dans l'herbe ne sera bientôt plus permis aux rêveurs...
***
Le mot « impacter » vient de franchir le mur du con.
***
Un écrivain qui n'est pas à la page, c'est aussi très con.
***
Je ne peux pas encadrer les militaires, même en bleu.
***
« Georgia On My Bike »... j'ai toujours été plus trivial comme garçon.
***
Les éditeurs font la pluie et le temps moche.
***
J'aimerais beaucoup n'écrire que des nanaphorismes.
***
Supposition : drôle de mot exprimant (peut-être) ce laps de temps indécis mais nécessaire entre « suppôt » et « position ».
***
La sieste est une activité reposante. Bernard-Henri Lévy.
***
La paresse suprême de l'écrivain sera-t-elle d'écrire un jour avec les doigts ?
***
Comme un vélo fendant la foule, cette idée nouvelle les intrigue.
***
Il est des écrivains dont la seule renommée universitaire me cause déjà une extrême fatigue.
***
Bukowski était un grand poète qui buvait beaucoup. Mais buvait-il beaucoup parce qu'il était un grand poète ?
***
Un jour, j’ai eu affaire à un libraire qui ne savait même pas lire les courriels que je lui envoyais.
***
C'est drôle, voyez-vous, je n'ai pas toujours été ce pensif expansif.
***
L’humilité du créateur : il faut savoir balayer devant sa porte avec un bulldozer.
***
De poète vivant, je suis plutôt considéré comme « exhumeur » de cadavres exquis. Ce qui est toujours utile pour l'Histoire de la poésie, laquelle oublie trop vite ses poètes.
***
Mes aphorismes me permettent au moins d’écrire en dents de scie.
***
« Il faut être seul pour être grand, mais il faut être grand pour être seul. » Cette phrase n’est pas de moi : j’ai au moins l’honnêteté de l'écrire.
***
© François-Xavier Farine, Aphorisques et périls (1993 à ....)